Inviter les oiseaux chez soi
Beaucoup de propriétaires de jardins font le même constat avec tristesse. Ils n’entendent plus chanter les oiseaux autour de chez eux… Alors comment faire pour retrouver l’ambiance du printemps ? C’est tout simple, il faut aider les oiseaux à s’installer en leur donnant de quoi bâtir leurs nids.
Rougequeues, fauvettes, verdiers, merles, pinsons : de nombreux oiseaux chanteurs vivent à nos côtés jusqu’en ville. Ils offrent aux riverains de magnifiques concerts… à conditions d’être les bienvenus.
Chez les oiseaux, ce sont les mâles qui chantent. Le chant sert notamment à signaler aux autres mâles de la même espèce qu’un territoire est déjà occupé. Il informe aussi les femelles que quelqu’un les attend en ce lieu et espère devenir le père de leur prochaine couvée. On l’aura compris : si on veut entendre les oiseaux chanter, les mangeoires à graines n’auront pas l’effet escompté. Il faut leur donner ce dont ils ont besoin pour se reproduire : nourriture riche en insectes adaptée aux poussins, emplacements sûrs, matériaux pour les nids, sécurité dans l’élevage des jeunes et obscurité pendant la nuit. C’est donc lorsqu’on aménage et qu’on entretient un jardin qu’on peut faire le plus pour aider les oiseaux et la biodiversité qui les accompagne. Le geste le plus simple consiste à renoncer aux pesticides et aux herbicides qui nuisent à la faune comme aux humains, mais on peut aussi revoir son jardin pour qu’il devienne une pépinière à oiseaux…
Un jardinage qui fait refleurir les chants d’oiseaux !
Pour offrir aux oiseaux nourriture et logement, il est tout d’abord recommandé de restaurer des plantes sauvages indigènes dans les haies et les massifs. Les aubépines, cornouillers, fusains, noisetiers, prunelliers, sorbiers, sureaux, troènes, etc. offrent aux petits chanteurs non seulement des chenilles et d’autres invertébrés à croquer, mais aussi des bourgeons, des petits fruits et des graines. Si certains de ces petits fruits sont toxiques pour les humains, d’autres peuvent être consommés crus, séchés, en confiture ou dans l’alcool : baies de sureau, cornouilles, épines-vinettes, noisettes, prunelles… Attention en faisant votre choix en pépinière : la plupart des haies dites « vives » ou « mélangées » sont constituées non pas d’espèces sauvages indigènes, mais de variétés horticoles (cultivars) exotiques et hybrides – beaucoup d’entre elles ne produisent ni nectar ni pollen pour les abeilles, ni petits fruits ni graines pour les oiseaux…
En guise de gazon, il faut privilégier les mélanges de graines de la région permettant de créer une pelouse tout aussi belle, mais en plus richement fleurie. Et lors de chaque entretien, il y a un réflexe tout simple à adopter : lors de la tonte, laisser pousser et fleurir quelques bandes herbeuses : c’est non seulement très joli, mais c’est aussi un garde-manger pour de nombreux petits animaux. C’est aussi une bonne idée de laisser certaines zones devenir des hautes herbes sèches : elles enrichiront le paysage de votre jardin, produiront des graines et pourront servir aux oiseaux à bâtir leurs nids.
Pensez à conserver des feuilles mortes en les poussant sous les haies : en se dégradant, elles créeront de l’humus, un milieu favorable aux invertébrés qui enrichissent naturellement le sol et dont les oiseaux se nourrissent.
Enfin, évitez les éclairages inutiles, et en particulier ceux orientés vers le ciel et les arbres, pour ne pas déranger les oiseaux au nid, mais aussi pour ménager les insectes dont ils dépendent.
En adoptant ces bons gestes, votre jardin fera refleurir les chants d’oiseaux !
Pour passer vous aussi à l’action :
Tout savoir sur les nichoirs