Rareté : un oiseau aux accents méridionaux niche pour la première fois au cœur de la ville

Le Martinet pâle se reproduit pour la première fois à Genève. Repérés par des ornithologues à l’œil exercé, quelques oiseaux ont niché durant l’été 2022 à la Place Bel-Air et au Rond-Point de Rive, les deux premiers sites connus pour cette nouvelle espèce dans notre canton.

Proche cousin du Martinet noir, symbole des beaux jours en ville, le Martinet pâle est une espèce méditerranéenne, dont la seule colonie connue en Suisse jusqu’à l’an passé était à Locarno, au Tessin. Cette année, la nidification a été confirmée à Brig, et maintenant à Genève, une extension remarquable qui suscite la réflexion au sujet du changement climatique actuel.

Le Martinet pâle niche en ville comme le Martinet noir mais s’en distingue par sa biologie. Il arrive sur ses sites de nidification un bon mois plus tôt et les quitte deux mois plus tard, ce qui lui laisse le temps d’élever deux nichées au lieu d’une. On peut envisager que les deux espèces de martinets se partageront la ville à l’avenir, tirant parti des centaines de nichoirs mis en place ces dernières années dans le cadre de collaborations entre les propriétaires d’immeubles, les régies, les architectes et les spécialistes du Centre ornithologique de Réadaptation (COR), avec le soutien de l’Etat de Genève.  

Pour observer l’oiseau rare à Genève

• Quand ? Le meilleur moment se situe entre fin aout et octobre, lorsque les Martinets noirs ont déjà quitté Genève : seuls demeurent alors les Martinets pâles, (presque) sans risque de confusion
• Où ? Pour l’instant, des observations ont surtout été faites autour de la Place Bel Air, mais également au rond-point de Rive, à la rue Dancet et aux Délices. Mais vous découvrirez peut-être de nouveaux sites !
• Comment le reconnaître ? Plumage sombre, corps effilé, c’est un véritable sosie du Martinet noir. Dans de bonnes conditions, on remarque que son plumage est plutôt dans les beiges et semble un peu écaillé, le dessous des ailes est plus pâle, sa tache blanche sur la gorge atteint la ligne des ailes. Son cri est plus rapide et nerveux.
• Comment le repérer ? Comme le Martinet noir, il file rapidement dans le ciel, préférant les grands espaces ouverts pour happer les insectes en vol. Il ne quitte les airs que pour accéder à son nid, situé dans des bâtiments, en faisant des approches au moyen de rondes endiablées.

Pour en savoir plus :
vogelwarte.ch – Martinet pâle
Entendre le cri du martinet pâle
Cartes de présence – www.faunegeneve.ch
Bonne nouv’aile : Le Martinet pâle est à Genève ! — GOBG